https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/en-images-plus-de-vingt-ans-apres-sa-fermeture-debut-des-travaux-pour-faire-renaitre-la-main-jaune-a-paris_63233733.html

text extracted from the Web post:

EN IMAGES. Plus de vingt ans après sa fermeture, début des travaux pour faire renaître La Main Jaune à Paris

La Main Jaune s'apprête à rouvrir d'ici le printemps prochain. Avant cela, un vaste chantier s'élance sous le square de l'Amérique-Latine dans le 17e arrondissement à Paris.

« Là, il y aura un bar. Ici, des tables pour le restaurant. Là-bas, des backstages pour les artistes. Au milieu, il y aura le DJ pour faire comme une sorte de Boiler Room avec tout le monde autour. » Les idées fusent. Dans l’antre de La Main Jaune à Paris (17e), le nouveau gestionnaire des lieux s’impatiente de voir ce souterrain s’animer à nouveau. S’il n’a pas connu la mythique discothèque des années 1980 dans sa jeunesse, Mathias Colomba façonne ce qui pourrait devenir un haut lieu des nuits parisiennes de demain. Fashion Week, soirées de Bob Sinclar… Les projets sont nombreux pour faire revivre ce lieu laissé à l’abandon depuis plus de vingt ans.

Le nouvel ascenseur déjà tagué

En 2018, la Ville de Paris avait mis en vente plusieurs sites atypiques de la capitale, dans le cadre du projet Réinventer Paris. Parmi lesquels se trouve le lot de La Main Jaune. La première discothèque de roller disco de France est alors cédée mais il faut attendre septembre 2025 pour lancer les travaux. Entre-temps, squatteurs et teufeurs sont venus repeindre les murs, faire la fête et passer des nuits blanches confinées dans cet espace de 1 500 mètres carrés installé sous le square de l’Amérique-Latine près de la porte de Champerret. Aujourd’hui encore, quand Mathias Colomba descend les escaliers, il ne serait pas étonné de trouver quelques jeunes sur place. « On a déjà chopé », explique-t-il avant de montrer les barreaux sectionnés de la grille en bas des escaliers. « Ils viennent avec une disqueuse et entrent par là », montre le gérant.

Sur les murs de l’ascenseur flambant neuf, deux tags montrent le très récent passage de graffeurs. Au sol sur la moquette noire, gisent encore quelques cadavres de bouteilles de bière et mégots de cigarettes aux côtés d’énormes sacs de poubelles et cartons de gobelets. La soirée organisée début septembre pour annoncer et célébrer le lancement des travaux de réhabilitation a aussi laissé quelques traces.

La boîte de nuit fréquentée par la jeune Vic et son père, Sophie Marceau et Claude Brasseur dans le film La Boum en 1980, a bien évolué. En 1989, La Main Jaune connaît un premier virage. Une fermeture administrative de trois mois pousse le patron des lieux d’alors, Jean-Michel Moulhac, à mettre un terme à l’activité discothèque pour se concentrer sur la musique et le patinage. Ensuite, l’établissement devient le repère de la communauté portugaise de Paris, comme le rappelle Le Monde, avant la mise à l’arrêt définitif en 2003.

Philippe Starck, Zoo Project…

« On ne va pas laisser tous les tags », prévient Mathias Colomba rappelant le caractère éphémère de ces œuvres de street art. À partir de 2011 et pendant deux ans, un collectif de graffeurs avait pris ses quartiers dans cette caverne pour en faire une sorte de résidence d’artistes sauvage. Sur les murs, l’une des œuvres du célèbre Zoo Project fascine le nouveau patron des lieux. « J’ai hésité à couper le mur au laser pour en faire don à un musée. On va finalement le recouvrir d’un plexiglas pour ne pas l’abîmer », assure-t-il.

Pour ce qui est du reste de la décoration, initialement dessinée par Philippe Stark en 1979, la designeuse Fanny Aouizerat et l’architecte Stéphane Malka se chargent de faire renaître La Main Jaune de ses cendres.

October 08, 2025 — Fanny Aouizerate